Le cerveau de Voltaire de Franck Nouchi

Afficher l'image d'origine4ème de couv. : L’ADN de Voltaire a été décrypté. À peine la médecine française a-t-elle proclamé ces résultats spectaculaires que le cerveau du philosophe disparaît. L’auteur du larcin menace de cloner l’auteur de Candide. Science-fiction ? Pas tout à fait. Nous sommes en 2011, la France s’enlise dans la paresse intellectuelle. Le commissaire Marcel Attias mène l’enquête, des intellectuels parisiens se mobilisent, l’opinion publique s’enflamme. Qui est le voleur ? Passera-t-il à l’acte ? Un virevoltant jeu du chat et de la souris commence…

Les personnages, les lieux, la manière de mener l’enquête m’ont beaucoup fait penser aux romans de Simenon. Les deux commissaires, Maigret et Attias, travaillent tous deux à Paris et plus précisément au 36, quai des orfèvres, ont pour épouse une femme dévouée, aimante, patiente, qui ne travaille pas et, bien sûr, consacre sa vie à celle de son mari. Ils n’ont pas d’enfants et vivent dans un petit appartement parisien. Bref, un univers identique à quelques décennies  et quelques traits de caractère près.

L’enquête pour retrouver le cerveau de Voltaire, volé dès le début du roman, est bien menée et le suspens perdure jusqu’aux dernières pages. Attias est un homme intelligent et cultivé mais le voleur l’est tout autant. Un jeu du chat et de la souris s’engage. L’auteur ne nous livre que le parcours du Commissaire Attias, nous ne savons rien du voleur, il se révèle au fil de l’enquête. Le scenario est plutôt bien conçu et la fin inattendue.

Ce roman est aussi une excuse pour parler philosophie et critiquer le monde des intellectuels de notre siècle, qui est montré bien pauvre par rapport au siècle des Lumières dont faisait partie Voltaire.

C’est aussi une excuse pour régler des comptes avec le monde politique et la haute société parisienne.
Ces deux aspects du livre ne sont pas toujours intéressants. Par exemple, une rencontre entre Attias et le Président Sarkozy n’a, à mon sens, aucun intérêt  [ou alors je suis passée à côté de quelque chose] ; les quelques pages peu élogieuses sur BHL sont aussi peu justifiées, même si le lecteur est en accord avec les propos. Ceci étant, ces lignes ne cassent pas le rythme de l’enquête et ne dérangent pas le déroulé de l’histoire.

Enfin, l’auteur, journaliste au Monde, impose son journal de façon pressante et omniprésente, ce qui peut devenir agaçant pour certains.

En conclusion, j’ai bien aimé ce livre qui mêle enquête policière et critique du monde même si le côté règlement de compte et promotion du journal m’a moins séduit.

Le cerveau de Voltaire de Franck Nouchi aux éditions Flammarion, 2012 – 222 pages

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